UTPMA 'venture extrême...
après plusieurs années consécutives d'échec au tirage au sort donnant le sésame pour participer aux 90kms du Mont-Blanc à Chamonix, le trio de traileurs du club composé de Lorraine ROBIN, Christian ROZIER et Géraud DANGUILHEN se retrouve embarqué par ce dernier à participer à l'Ultra Trail du Puy Mary d'Aurillac qui se déroule depuis 8 ans sur ses terres natales.
Côté chiffres, c'est 105kms ( à la louche ), 5500 m. de dénivelé positif/négatif, une limite de 26h30' pour effectuer le parcours avec à chaque ravitaillement une barrière horaire éliminatoire, un départ donné à 00h01' du centre ville d'Aurillac. Cela peut paraître effrayant, et pourtant les 800 dossards disponibles sur cette distance trouveront preneur en moins de 24 heures après l'ouverture des inscriptions le 1er décembre...
Récit de Géraud ( désolé ça va être long... ) : " Après des mois d'interrogations et d'inquiétudes quant à ce grand saut dans l'inconnu dans lequel j'entraîne mes amis, nous voilà ce vendredi 14 juin après-midi en compagnie d'Evelyne et de Sébastien, nos accompagnateurs durant ce weekend, à aller retirer nos dossards au Jardin Des Carmes de la cité cantalienne. Nos visages sont aussi fermés que le ciel est bouché, et ce ne sont pas les prévisions météo annoncées pour les heures à venir qui vont nous redonner le sourire... On ne s'attarde pas dans les stands des exposants présents, il y a les sacs à préparer. Et c'est déjà un casse-tête pour les novices que nous sommes. Certes il y a une liste d'équipements obligatoires à avoir, mais il faut aussi emporter de quoi manger, boire, se couvrir, bref essayer d'avoir sur soi ce qui pourrait être utile, tout en limitant le poids du sac. Ceux-ci bouclés, le dernier repas sera fort silencieux, seule la pluie diluvienne qui s'abat sur la région se fait entendre...
23 heures : départ en voiture pour Aurillac, nous sommes à H-1 avant le début de la course, la pluie a cessé de tomber. Nous nous rendons vers le sas de départ, fendant une foule d'accompagnateurs et spectateurs venus nombreux. A l'entrée du sas, un contrôle des sacs est effectué afin de vérifier que le matériel obligatoire y est bien. Voilà, on y est...
23h45' : briefing des organisateurs, ils préviennent qu'un parcours de repli est fortement envisagé en raison du risque important d'orages annoncés sur le parcours... Les concurrentes sont invitées à venir toutes se placer juste derrière la ligne de départ, elles sont 74 à s'aligner sur cette 8ème édition, un record. Lorraine reste avec nous car nous avons choisi de faire la portion de nuit ensembles. Puis un feu d'artifice est tiré, redonnant des couleurs aux visages inquiets des participants, et éclairant cette nuit qui s'annonce longue.
00h01' : le départ est donné, le troupeau des frontales se mets doucement en action dans les fumigènes, les cloches, les klaxons, les sirènes, les encouragements et applaudissements des spectateurs, émotionnellement c'est fort... Nous traversons la ville presque endormie en direction de la Route des Crêtes, avant qu'un bouchon ne nous oblige à faire du sur-place. Il y a un portillon à passer avant que nos crampons ne quittent le bitume pour rentrer sur les chemins, et "floc" premier pas dans une flaque de boue, le ton est donné... Le premier ravitaillement est dans une quinzaine de kilomètres, il faut penser à boire et manger, la température douce fait rapidement monter la température. Une pensée pour Evelyne et Sébastien qui sont partis dormir, on ne les reverra si tout se passe bien que dans la matinée, à mi-parcours. Le profil est gentil dans cette première partie, on doit donc assurer un certain tempo pour essayer de prendre un peu d'avance sur la première barrière horaire et c'est Christian qui nous mène.
2h30' : nous arrivons au 16ème kilomètre à VELZIC, avec une avance confortable sur la barrière horaire. Nous rentrons dans une salle surchauffée, sur-éclairée, bondée de coureurs, c'est étouffant. Nous avalons rapidement une assiette de bouillon aux vermicelles et reprenons notre course. Nous replongeons dans la nuit noire, nos yeux mettant un certain temps à s'habituer à ce changement de luminosité. Après quelques centaines de mètres de bitume plat, on attaque un chemin à forte pente. Là on rentre dans le vif du sujet : les prochains 16kms sont exigeants, avec un passage à plus de 1500m. d'altitude en pleine nuit. On attaque les estives où l'on entends les clarines des vaches qui tintinnabulent, nos frontales faisant briller leurs yeux, elles sont à portée de main mais ne semblent pas perturbées par notre passage. Le peloton en file indienne monte à travers les genêts en fleurs, libérant une odeur de miel. Nous sommes dans le brouillard, nos frontales font le même halo que les phares de nos voitures, pas évident pour éviter les pièges du terrain. Il est 4h30', je commence à bailler, le manque de sommeil commence à se faire sentir. Une chouette hulule au loin. Un coup d’œil à Lorraine et Christian, ça a l'air d'aller, peu de mots sont échangés mais nous sommes unis par la pensée dans notre progression. C'est à l'aube que l'on franchit la première difficulté du parcours, l'Elancèze et sa pointe rocheuse. Nous quittons la vallée de la Jordanne pour basculer dans celle de la Cère.
6h : au col du Perthus, deux musiciens nous accueillent sous cette tente où l'on remplit les flasques, avale une assiette de soupe, prends une bouchée; les visages sont marqués, les corps fumants dans ce brouillard humide, on range les frontales dans les sac, avec l'espoir secret de ne pas avoir à les rallumer... La descente dans la vallée se fait sans encombres, le jour est maintenant bien levé, le soleil semble même vouloir se montrer. On passe dans le hameau des Chazes, apercevant à travers les fenêtres les habitants prendre leur petit-déjeuner... On se prends à rêver d'un bon café avec des tartines beurrées.... ça fait envie.... On prends un gel, une gorgée d'eau et on avance, la montée qui nous attends va être gourmande en énergie. Nous avons le sourire, la nuit s'est bien passée, la météo est moins mauvaise qu'annoncée. Puis nous attaquons la montée vers le Plomb du Cantal et ses 1855m. par l'Arpon du Diable, portion où l'utilisation des bâtons est interdite. Les dégâts sur les organismes commencent à se faire sentir, la pente est très raide et longue, le sommet caché par le brouillard.
Une fois atteint, on amorce la descente par une piste de ski, avant de bifurquer sur un monotrace à flanc de montagne, puis descendre en direction d'un bois, avant de déboucher sur la station de ski du Lioran. C'est presque la mi-course, 51kms de parcourus, il est 9h30'. Enfin les visages connus d'Evelyne et de Sébastien nous réchauffent les corps, nous sommes heureux de nous retrouver. Là nous allons passer plus de temps pour se ravitailler, se changer, remplir le sac pour la seconde partie de course. On échange quelques mots mais c'est surtout le sujet du parcours de repli qui prédomine : les orages annoncés ont contraint les organisateurs à faire passer la course par le tracé de repli : point positif nous aurons un peu moins de dénivelé à avaler dont le Puy Mary, point négatif ça rallonge en distance...
10h : Le ciel s'obscurcit rapidement, quelques gouttes commencent à tomber. Le temps de dire au revoir à nos supporters, quelques dizaines de mètres après avoir quitté la base vie, ce sont des trombes d'eau qui s'abattent. Avancer, ne pas se retourner, garder un bon rythme pour ne pas attraper froid. Le reste du parcours emprunte les sentiers détrempés du domaine skiable.
Nous sommes toujours tous les trois ensembles, forts de nos expériences, de notre amitié, de notre respect mutuel. Chacun prends la tête du groupe à tour de rôle, au gré des passages à vide et des coups de moins bien, mais aussi des regains d'énergie qui surviennent dans ce genre de course. Lorsque la pluie cesse enfin, nous franchissons un col, laissant entrevoir le pied du sommet du Puy Mary où nous aurions dû passer, un magnifique arc-en-ciel en fond de vallée. La descente en dessous du Col de Cabre se fait dans un bois très pentu, sur un sentier très boueux, où les appuis sont très incertains. Nous arrivons au hameau de Benech, où l'on retrouve Evelyne et Sébastien. Ce dernier nous propose des triangles de sandwich au jambon que l'on ingurgite sans se faire prier. Le temps pour nos deux précieux accompagnateurs de nous annoncer ce qui nous attends, la pluie recommence à tomber puis rapidement s'intensifie. Le tonnerre se fait entendre, nous avons déjà repris notre chemin, silencieux et maussades.
Aux environs de15h : la pluie a cessé, nous arrivons à Mandailles, 75kms parcourus, toujours sous les encouragements d'Evelyne et Sébastien, rejoins par Benoît, ami d'enfance, bénévole et finisher de l'UTPMA. Malgré ces soutiens, j'ai envie d'arrêter là, une jambe douloureuse ralentissant notre avancée. Benoît saura alors trouver les mots pour me remettre en selle, au moins jusqu'au prochain ravito, et même si ce qui nous attends après c'est du costaud. Cette portion que je redoutais a tenu ses promesses au delà de mes espérances : ça commence par une vache nous barrant le chemin, puis la montée terrible vers Cabrespine. Nous nous retrouvons à nouveau dans le brouillard, avec une sensation de fraîcheur liée à l'altitude, et plutôt isolés. Puis longue descente jusqu'au fond de la vallée où nous empruntons les magnifiques aménagements des Gorges de la Jordanne et ses passerelles en bois bien casse-pattes...
19h : Arrivés à Lascelle, 90 kms parcourus, nous retrouvons nos supporters qui nous prennent en charge et nous donnent les consignes pour la prochaine partie. Quelle aide précieuse ils nous apportent... Surtout Benoît qui me dit que tant que l'on marche on avance donc il FAUT faire les 13kms avant le prochain ravito, soit entre 2 & 3 heures d'effort... Nous reprenons notre chemin en bordure du Lac des Graves, puis nous surprenons à pouvoir trottiner à nouveau.
21h30 : avec de l'avance sur l'horaire prévu et à la grande surprise de nos suiveurs nous arrivons à Saint-Simon, dernier ravitaillement sur le parcours, dernière barrière horaire, à partir de là on ne peut plus nous éliminer. Du coup on ne passe que quelques minutes sur place et nous repartons, direction Aurillac !
A notre grand regret nous rallumons nos frontales, et nous dirigeons en marchant vers les lumières de la ville, je ne peux plus courir... Enfin, des signaleurs nous dirigent dans des chemins de traverse toujours aussi boueux, je reconnais le Foirail que nous descendons, franchissons pour la dernière fois La Jordanne, la Place Gerbert puis les rue piétonnes, Le Square puis nous rentrons dans la rue des Carmes où nous franchirons ensembles cette ligne d'arrivée, passée dans l'autre sens 23h07' plus tôt... Notre comité de soutien est là, ainsi que nombre de mes amis Cantalous... Nous ne réalisons pas que nous sommes Ultratrailers..."
Une aventure humaine comme celle là ne serait pas possible sans les soutiens de nos proches, amis, famille, les êtres chers qui ne sont plus là, tous ont eu ce jour là une importance énorme dans notre avancée, un grand MERCI à eux, ainsi qu'à l'équipe organisatrice de TOM15 et ses 500 bénévoles présents toutes ces heures dans des conditions très difficiles pour que nous nous puissions réaliser nos rêves.
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