Le "Salers" de la peur
Vendredi 19 mai 2017 à 9h00, huit athlètes de notre club prenaient la route, direction le Cantal (15).
Quelle mouche les avait piqué pour se taper près de 10 heures de route aller/retour pour seulement un week-end ?
En fait, c'est une idée qui remonte à la fin de l'été dernier quand Géraud DANGUILHEN proposa à tous les athlètes qu'il coache, de découvrir une manifestation hors du commun, tant par son côté sportif que festif.
Cette manifestation, c'est "La Pastourelle", un événement sportif qui en est à sa 19ème édition, qui rassemble plus de 4000 participants et se déroule le samedi 20 mai 2017 à Salers dans le Cantal, petite commune de plus de 300 âmes et berceau des vaches couleur acajou du même nom.
Six athlètes du club sont séduits par cette aventure, Eric ANGOSTO, Nicole et Patrick HIGONNET, Cyril REZOUG, Lorraine ROBIN et Christian ROZIER.
Géraud a tenu à gérer les modalités du voyage et du séjour en leur proposant de voyager ensemble à bord d'un mini bus loué à son Comité d'Entreprise et de loger dans un gite typiquement cantalien, le Buron, qui servait à loger le buronnier lorsque les troupeaux étaient à l'estive.
Le vendredi 19 mai 2017, avec sa Compagne Evelyne, Géraud emmène tout ce beau monde sur les hauteurs des volcans d'Auvergne.
Un passage par le "Puy Mary" n'était pas pour les rassurer. Un joli décor, certes, mais une certaine angoisse mêlée d'interrogations diverses pouvaient se lire sur leurs visages.
Après avoir récupérés leurs dossards au village de Salers, nos amis s'installent dans leur petite chaumière réchauffée, eh oui, par un feu de cheminée.
Toute la nuit, la pluie ne cessera de tomber. Mais sur les hauteurs , la pluie se transformait en neige, épaississant un peu plus le manteau blanc des Puys d'Auvergne.
Samedi 20 mai 2017, le grand jour arrive enfin après plusieurs semaines de dur entrainement.
Salers 8h00 : départ du trail du Grand Cirque 53 km
A 8h00, Lorraine, Christian et Géraud sont les premiers à démarrer sur le trail long de 53 km, accompagnés de plus de 500 participants sous une température frisquette de 6°C.
Récit de course de Géraud : " C'est grâce à Lorraine que nous avons pris le départ ce jour là sur cette distance là. Elle m'en parlait depuis un moment et elle est donc à l'origine de ce week-end sur mes terres natales, je l'en remercie. Certes au départ l'inquiétude n'était pas forcément visible sur nos visages, mais pourtant elle était bien là... Je connais un peu cette nature sauvage et la difficulté du terrain de jeu sur lequel nous allions évoluer, mais je ne m'attendais pas à ça, et je n'étais pas le seul dans ce cas là.
Tout d'abord le départ se fait en descente dans les ruelles étroites de Salers. L'ambiance est bonne, joviale, et les sourires sont - encore - sur les lèvres. Puis première grimpette sur le goudron avant de prendre la clé des champs en direction des pâturages. Là le chemin s'est transformé en flaques et en boue, les cailloux glissent, la prudence est de mise. Malgré une température fraîche, il fait vite bon. Je m'arrête pour enlever mes manches longues et laisse partir devant Lorraine et Christian. Petit à petit le peloton s'étire, la tête de course déjà loin devant dans le brouillard. Passage au Buron d'Algour, premier ravito avec orchestre, je ne m'arrête pas et pars à la recherche de mes amis, que je retrouve peu de temps après. Ils sont souriants, le rythme est bon, me voilà rassuré. Nous attaquons la descente facile vers le Col de Néronne, traversons la route et rentrons dans un bois en direction d'Impramau. En prenant de l'altitude, la température descends amplifiée par un petit vent frais. Mais c'est l'heure de redescendre vers Le Falgoux pour 5 kms et 400 m de dénivelé négatif. Là, les choses se compliquent, c'est très boueux, glissant, pentu, caillouteux, ruisselant, bref là on y est ! Nous sommes tous les trois ensembles, et même si peu de mots sont échangés, nous sommes conscients que nous vivons quelque chose de grand.
Traversée du Falgoux où un ravito nous attends, puis montée vers Le Luchard, qui de 942m. nous emmène à 1570m. en 6kms. Là, nous marchons, pataugeons, éclaboussons. L'altitude commence à se faire sentir. Lorraine prends les devants nous laissant Christian et moi plusieurs mètres derrière. Quelle montée elle nous fait ! Peu à peu on retrouve le brouillard, la neige se fait plus présente. Fin de la grosse montée. La pente devient plus douce, permettant la reprise de la course. Le sol est de plus en plus blanc et l'aide de mes bâtons est précieuse. Nous voilà - environ - à mi-course. Je me retourne et aperçois mes amis au loin, ils ont décroché
... Cas de conscience...
Je me dis qu'ils resteront ensemble et s'aideront et s'encourageront mutuellement. De mon côté je suis enfin dans la course avec un accord entre ma tête et mes jambes, je décide d'en profiter, dopé par l'idée d'approcher du point culminant de la course et d'en découdre avec lui. A l'approche du Pas de Peyrols, au pied du Puy Mary, un officiel nous informe que le sommet ne se fera pas car trop dangereux. Je suis déçu, mais le ravito va me redonner du baume au coeur. L'assiette de soupe de légumes chaude avalée à cet endroit précis par cette météo là me mets la larme à l'oeil. C'est divin ! Un remerciement aux bénévoles et à l'orchestre, puis je prends la route direction " le virage".
Là on reprends le chemin à droite qui monte au Col du Redondet. La neige est en grandes quantités, ça glisse, ça cherche ses appuis, ça essaie de ne pas tomber, je comprends alors l'annulation du Puy Mary... Je pense à mes amis derrière et ceux qui seront sur le 32 kms... Avancer, coûte que coûte, mais avancer. Passage au Roc des Ombres puis Brèche d'Enfloquet, là on croise les randonneurs. Heureusement un officiel "fait la circulation" et permet le passage de nous tous. Merci aux marcheurs pour leur amabilité et encouragements dans ce passage étroit et escarpé. Puis on prends une sente en direction du Puy Violent, dernier sommet à franchir. Les 1ers du 32 kms reviennent sur moi, waouh le niveau, c'est stratosphérique ! Peu à peu la neige devient moins présente, le sommet du Violent franchi, sa descente va être terrible : 9 kms en continu pour 800 m de négatif, c'est pas technique mais ça tape fort. Dernier ravito à Saint Paul de Salers, je sais que la course est loin d'être finie et que le pire est presque à venir... Tout d'abord on passe dans un pré où une source a métamorphosé le terrain, tout n'est que boue dans laquelle on s'enfonce jusqu'au genou ( Christian a failli y laisser une chaussure ... ). Puis une route abrupte nous emmène à flanc de montagne, sous le village de Salers, puis dans un pré où il faut donner ses dernières forces pour parvenir à grimper, tout en entendant la voix du speaker qui est proche mais Dieu que ça semble loin...Des spectateurs sont bien là, mais le corps est fourbu, vidé, le cerveau déconnecté du réel. Enfin, la Rue de la Martille puis la ligne d'arrivée, une délivrance après 6h51'24" .
L'envie de me ravitailler ne viendra que lorsque Lorraine et Christian franchiront ensemble la ligne en 7h46'56''; et ce plateau repas fait de produits locaux et de truffade sera salutaire pour nous tous .
Quant au reste du séjour il fût à l'inverse de la météo : chaleureux et lumineux."
Salers 9h45 : départ de la Buronnière 10 km
A 9h45, ce fut au tour d'Evelyne de s'engager sur la Buronnière, course exclusivement féminine de 10 kms.
VIDEO DEPART DE LA BURRONNIERE
La principale difficulté de cette épreuve d'où son nom, est l'ascencion vers le buron d'Ynagnou qui culmine à 1075 m. Puis c'est la descente vers le buron de Massou avant d'emprunter les 1800 m de bitume de la RD22. Enfin après avoir passé le Puy Salers, Evelyne, accompagnée de toutes ces dames termineront non sans mal sur l'esplanade de Barrouze à Salers.
Evelyne passera la ligne d'arrivée en 1h18'28'' et accrochera la troisième place de sa catégorie malheureusement pas récompensée.
Son témoignage : " J'étais inquiète au sujet de ma course, même s'il n'y avait que 10 kms, courir à Salers reste toujours un défi pour soi-même. Le tracé passait par 3 burons, avec un passage où il fallait s'aider d'une corde pour descendre. L'ambiance était super, l'organisation sans faille et les encouragements nourris. A ma grande surprise j'ai été bien toute la course, sans doute bien préparée, et cette troisième place dans ma catégorie me ravit."
Salers 12h15 départ du trail de la Pastourelle 32 km
12h15, c'est au tour d'Eric, Cyril, Nicole et Patrick de prendre le départ du 32 km dont la principale difficulté sera de gravir le "Puy Violent".
Contrairement à nos trois camarades du 53 km, le départ se fait sur une légère descente dans le village même, mais très vite les hostilités vont commencer. Les pluies des jours derniers dans la région et surtout celle de la nuit précédente ont transformé les sentiers de terre volcanique en parcours du combattant. Il était pratiquement impossible d'éviter la boue noire et visqueuse . Dés les premiers kilomètres, on ne pouvait plus distinguer la couleur des chaussures et leur poids avait doublé.
Après le Suc Cobru près du buron d'Algour, le premier ravitaillement vous propose ses charcuteries du pays dans une bonne ambiance musicale. Les pieds chargés de boue et le froid qui vous fige au fur et à mesure de la grimpette n'arrête pourtant pas leur détermination à franchir le point culminant du Puy Violent à 1590 m. Mais le chemin est encore long et les difficultés vont en grandissant . D'abord vers le 10e km, le passage par une piste caillouteuse et glissante à souhait avant le col de Neronne, puis le brouillard, la neige et le froid glacial au sommet du Roc des Ombres et du Puy Violent, la descente à lacets à travers la forêt de sapins et de hêtres, interminable et pentue et enfin les deux derniers kilomètres en côte par un sentier forestier puis par le chemin des Loups avant de franchir la ligne d'arrivée vont demander à tous ces courageux de puiser bien au delà d'eux-mêmes.
Eric sera le premier du club à passer sous l'arche d'arrivée en 4h19'03'' suivi quelques minutes après de Nicole et Patrick main dans la main en 4h35'39''puis Cyril en 5h26'58''.
Après ce lot d'émotions ressenti pendant les épreuves, nos huit amis ont eu droit à d'autres émotions plus réjouissantes et festives. Aprés une (ou deux) "mousse", lis ont pu apprécié un bon repas typiquement régional, préparé par l'organisation sous un immense chapiteau. L'ambiance musicale était assurée par trois "Bandas" et l'orchestre "Colto Maltesse" qui ont enflammé le public présent.
Merci à Géraud pour l'organisation sans faille de ce sensationnel séjour sur ses terres natales du Cantal.
De la haute voltige pour nos jeunes
Pour terminer leur saison sportive en beauté, nos jeunes de l'athlé ont passé une partie de la...
Saison du club à demi-clôturée
Lundi 3 juillet 2017, c'était au tour des adultes du club de clôturer leur saison sportive bien...
FÊTE DE L'ESCARGOT LE WEEK-END DERNIER
du Trail de l'escargot...
Ce samedi 24 juin 2017 avait lieu à Vergèze le Trail de l'Escargot...
Ah les belles dentelles !
Traverser les Dentelles de Montmirail en courant sous la canicule, ça se mérite.
Dimanche 25...
Le bol d'air chaud de La Barben
Ce dimanche 18 juin 2017, dans la petite commune de la Barben (13) s'est déroulée une jolie...
4OOO MARCHES, 30 BOUGIES & PODIUM POUR LORRAINE !
COURSE DE MONTAGNE A VALLERAUGUE CE DIMANCHE 4 JUIN
Dans les différents labels de la FFA il y...